Le tourisme écologique transforme les pratiques du secteur touristique en France en 2025. De l'hébergement certifié à la mobilité douce, en passant par la sensibilisation des voyageurs, cette démarche respectueuse vise à réduire les 11% d'émissions de gaz à effet de serre générées par le tourisme.
Les fondamentaux du tourisme écologique
Le tourisme écologique s'inscrit dans une démarche de développement durable visant à réduire les externalités négatives du secteur touristique sur l'environnement et les populations locales. Selon l'Organisation mondiale du tourisme, cette forme de tourisme responsable répond aux besoins des voyageurs actuels tout en préservant les ressources pour les générations futures.
Les trois piliers fondamentaux
Le tourisme écologique repose sur trois dimensions interconnectées :
- La dimension environnementale : préservation des écosystèmes, réduction des émissions de CO2, gestion des déchets
- La dimension sociale : respect des communautés locales, maintien des traditions, partage équitable des revenus
- La dimension économique : création d'emplois locaux, développement des territoires, circuits courts
État des lieux en France
Le secteur touristique génère 11% des émissions nationales de gaz à effet de serre en France. Face à ce constat, le plan "Destination France" lancé en 2021 fixe des objectifs ambitieux de transformation :
Objectif | Échéance |
Réduction de 50% des émissions du secteur | 2030 |
100% des hébergements labellisés durables | 2028 |
Formation de 35 000 professionnels | 2025 |
Cadre réglementaire
La loi Climat et Résilience de 2021 encadre désormais les pratiques touristiques avec des mesures concrètes : obligation d'affichage environnemental pour les hébergements, interdiction des vols domestiques remplaçables par le train en moins de 2h30, compensation carbone obligatoire pour les tour-opérateurs.
Certification et labellisation
Des référentiels nationaux et internationaux permettent de certifier les démarches vertueuses :
- L'Écolabel Européen pour les hébergements touristiques
- La certification ATR (Agir pour un Tourisme Responsable)
- Le label "Clef Verte" pour les établissements écologiques
L'hébergement éco-responsable
L'hébergement représente une part majeure de l'empreinte écologique du tourisme. En France, les établissements labellisés éco-responsables se multiplient pour répondre à la demande croissante des voyageurs soucieux de l'environnement. Ces structures d'accueil certifiées respectent des cahiers des charges stricts en matière de gestion des ressources et de préservation de la biodiversité.
Les différents types d'hébergements verts certifiés
Les écolodges constituent des hébergements touristiques intégrés dans leur environnement naturel, construits avec des matériaux locaux et fonctionnant en autonomie énergétique. La France compte 127 écolodges labellisés en 2024.
Les gîtes ruraux écologiques, dont les gites panda (45 établissements), privilégient les circuits courts et les énergies renouvelables. Les campings verts (352 structures) mettent en place le tri sélectif, la récupération des eaux de pluie et des animations de sensibilisation à l'environnement.
Les labels de référence en 2025
Label | Nombre d'établissements certifiés | Principaux critères |
Écolabel Européen | 892 | Économies d'énergie, gestion des déchets, utilisation d'énergies renouvelables |
Green Globe | 234 | Management environnemental, achats responsables, protection biodiversité |
Clef Verte | 756 | Gestion de l'eau, sensibilisation clients, produits d'entretien écologiques |
Critères d'obtention des certifications
Pour obtenir ces labels, les établissements doivent respecter des exigences précises :
- Réduction de 25% minimum de la consommation énergétique
- Utilisation d'au moins 50% d'énergies renouvelables
- Récupération de 80% des déchets
- Formation du personnel aux écogestes
- Produits d'entretien écolabellisés
La plateforme Vaovert répertorie plus de 2500 hébergements éco-responsables en France en 2024. Le nombre d'établissements certifiés augmente de 15% par an depuis 2022, témoignant d'une réelle dynamique du secteur.
Transport et mobilité douce
Le transport représente la principale source d'émissions de gaz à effet de serre dans le secteur touristique en France. Pour réduire l'empreinte carbone des déplacements touristiques, de nombreuses alternatives aux modes traditionnels se développent depuis 2020.
Comparaison des émissions CO2 par mode de transport
L'ADEME a établi en 2024 un bilan carbone détaillé des différents moyens de transport touristique :
Mode de transport | gCO2/km/passager |
Avion court-courrier | 230 |
Voiture thermique (1 passager) | 206 |
Train grande vitesse | 14 |
Car longue distance | 26 |
Vélo | 0 |
Le train, colonne vertébrale du tourisme écologique
Le train s'impose comme le mode de transport le plus vertueux pour les moyennes et longues distances. La SNCF a renforcé son offre de trains de nuit et développé de nouvelles lignes touristiques régionales. En Auvergne-Rhône-Alpes, le programme "Train + Vélo" permet depuis 2023 d'embarquer gratuitement son vélo dans tous les TER.
Mobilités douces et initiatives locales
Les régions françaises multiplient les aménagements cyclables dédiés au tourisme. La Bourgogne-Franche-Comté a créé 850 km de véloroutes en 2024. Le covoiturage touristique progresse également avec des plateformes spécialisées qui ont permis d'économiser 125 000 tonnes de CO2 en 2024.
Exemples d'initiatives régionales réussies
- Réseau de 35 stations de location de vélos électriques en Rhône-Alpes
- Navettes électriques gratuites vers les sites touristiques en Auvergne
- Subventions pour l'achat de vélos cargo par les hébergeurs en Franche-Comté
Sensibilisation et éducation des voyageurs
La sensibilisation des voyageurs aux enjeux environnementaux constitue un pilier majeur du tourisme écologique en 2025. Les guides naturalistes et scientifiques transmettent désormais leurs connaissances aux touristes pour réduire l'impact environnemental sur les sites naturels visités.
Formation et certification des professionnels
Les guides ecotourisme suivent des programmes de certification stricts, encadrés par l'Office français de la biodiversité. En 2024, 85% des guides exerçant dans les parcs naturels nationaux ont obtenu la certification "Guide Nature". Cette formation de 400 heures comprend des modules sur la biodiversité locale, la géologie, mais aussi la gestion des groupes et la médiation scientifique.
Sensibilisation des visiteurs
Les guides naturalistes organisent des ateliers pratiques sur le terrain pour expliquer les écosystèmes fragiles et les bonnes pratiques à adopter. D'après une étude de l'ADEME, 72% des voyageurs français affirment avoir modifié leurs comportements suite à ces sensibilisations depuis 2020.
Actions concrètes mises en place
- Distribution de gourdes réutilisables et sacs en tissu
- Ateliers "zéro déchet" en pleine nature
- Randonnées commentées sur la flore endémique
- Observations nocturnes de la faune sauvage
Évolution des comportements touristiques
La fréquentation du tourisme masse dans les zones protégées a diminué de 35% entre 2020 et 2024, au profit d'un tourisme plus responsable. Les visiteurs privilégient désormais les petits groupes et les séjours longs permettant une vraie immersion dans la nature.
Année | % touristes sensibilisés | Réduction déchets/pers/jour |
2020 | 45% | 850g |
2024 | 78% | 320g |
L'essentiel à retenir sur le tourisme écologique en 2025
Le tourisme écologique continuera son développement en France grâce aux labels d'hébergement, aux solutions de transport vert et à la formation des professionnels. Les voyageurs adopteront davantage de pratiques durables, encouragés par les guides et programmes de sensibilisation. Les régions françaises renforceront leurs initiatives de mobilité douce touristique.